Lors d’un atelier à Pantin, nous effectuons une promenade urbaine. Deux des jeunes aperçoivent un animateur de l’antenne jeunesse qu’ils fréquentaient enfants. Ils sont très contents de le croiser et ont l’air émus. Pour eux, il s’agit d’une « figure emblématique de Pantin » : « on était avec lui quand on était tout petits ». Ils l’interpellent et engagent la discussion avec lui en lui décrivant ce qu’ils sont en train de faire : « on explique l’amélioration de Pantin ». L’animateur félicite « les garçons » pour leur participation au projet. L’un des deux jeunes rebondit : « c’est toi qui nous as éduqués ». L’animateur poursuit : « oui bien sûr je vous ai inculqué de bonnes valeurs, mais maintenant c’est vous ». Il nous explique que ces deux jeunes sont « la crème », qu’« il ne doutait pas » d’eux. Il rajoute un peu plus tard : « ça fait 16 ans que je travaille dans les écoles pantinoises, c’est plus une passion qu’un métier. Je leur ai donné de bonnes valeurs. Je ne les punissais même pas, j’essayais toujours de faire en sorte qu’ils soient bien ». Les deux jeunes m’expliqueront ensuite que l’animateur ne disait pas tout à fait la vérité : ils ont bien des souvenirs de punitions.