Gilets jaunes : regards de jeunes de banlieue

« Gilets jaunes » et jeunes de banlieue ont-ils une vision commune des inégalités et des discriminations qui divisent les sociétés contemporaines ? Une table ronde organisée dans le cadre d’une recherche sur la participation dans les quartiers populaires éclaire le regard ambivalent que certains jeunes de ces territoires portent sur ce mouvement social.

Article paru dans la Revue Métropolitiques

Lien vers l'article original : https://metropolitiques.eu/Gilets-jaunes-regards-de-jeunes-de-banlieue.html

 

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Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, plusieurs commentateurs ont relevé l’absence des jeunes des quartiers populaires. Dans le cadre d’une recherche participative engagée avec des jeunes venant de dix quartiers populaires d’Île-de-France, une table ronde a été organisée sur le thème des Gilets jaunes, que les jeunes ont eux-mêmes proposé. Ces jeunes sont lycéens, étudiants ou salariés. Ils n’appartiennent pas à la frange la plus marginalisée mais sont tous issus de milieux populaires ou de petites classes moyennes, et pour la moitié d’entre eux filles ou fils de parents étrangers. Cet échange met en évidence des positions divergentes vis-à-vis du mouvement des Gilets jaunes. Si les jeunes revendiquent des intérêts communs, « des mêmes galères », tous ne se reconnaissent pas pour autant dans cette mobilisation. Des distinctions ainsi apparaissent, parmi lesquelles la stigmatisation ethno-raciale dans les rapports avec la police, la représentation des médias, la forte répression ou le mépris qu’ont connu les mouvements issus des quartiers populaires.

Participants à la table ronde

Ahmed, 23 ans, vit à Vert-Saint-Denis (Seine-et-Marne). Il est étudiant en alternance en master à l’université Paris‑2 Panthéon–Assas.
Baptiste, 18 ans, vit à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Il est en Terminale technologique.
Hachimia, 19 ans, vit à Pantin (Seine-Saint-Denis). Elle est étudiante en deuxième année de licence en information–communication.
Jeremy, 18 ans, vit à Vert-Saint-Denis (Seine-et-Marne). Il est en Terminale sciences technologiques de l’industrie.
Karima, 20 ans, vit à Corbeil-Essonnes (Essonne). Elle travaille comme commerciale pour une entreprise.
Lisa-Marie, 17 ans, vit à Suresnes (Hauts-de-Seine). Elle est en Première économique et sociale.
Louiza, 18 ans, vit à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Elle est en Terminale économique et sociale.
Thibaut, 23 ans, vit à Pantin (Seine-Saint-Denis). Il est diplômé d’un master en sciences politiques.

La table ronde à laquelle ces jeunes ont participé a été animée par Marie-Hélène Bacqué, Emmanuel Bellanger, Jeanne Dufranc et Bénédicte Madelin dans le cadre de la recherche participative POP-PART. Cette recherche porte sur les représentations et l’expérience des jeunes des quartiers populaires. Elle vise à appréhender les transformations en cours dans ces territoires à partir d’une approche intersectionnelle