Ça amuse, c’est un petit jeu
Atelier d'écriture sur le rapport des grands aux petits du quartier.
Des fois les grands nous courent après, ils nous mettent dans des coffres. Ils se mettent à faire des dérapages et tout… Dans le coffre, ça fait mal à la tête, ça secoue un peu… Quand on était petits, quand on nous le faisait, ça nous vexait, ça nous énervait. Par contre, maintenant, ça nous fait rire, carrément. Mais c’est un jeu, c’est un jeu… Des fois même, les grands nous annoncent, ils nous disent : « Vous êtes morts vous, les petits ». Il n’y a pas que les coffres de voiture, il y a aussi frapper… mais pas frapper comme si tu frappais quelqu’un pour de vrai, des petites baffes, des… C’est pour rigoler. Des clés de bras… pour rigoler ! Ça amuse, c’est un petit jeu.
Il y en a [un] aussi, avec les chiens, il les lâche. Les chiens, ils nous coursent. Lui, il sait que son chien n’attaque pas, mais nous on ne le sait pas ! Je veux dire nous, les chiens, ça nous fait peur pour de vrai ! Avant, ça nous arrivait tout le temps ; avant, quand on partait au terrain de foot, on allait jouer au foot, on était obligés de passer par un endroit où il y a des grands qui se posent, et ils ont des chiens. Et ils lâchaient leurs chiens.