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Politique

Ahmed Bouali, candidat aux élections municipales

Ahmed Bouali
25 ans - Vert-Saint-Denis

« Je suis partisan de la justice, de l’égalité et de la fraternité. »

Parmi les jeunes de la recherche, huit se sont présentés aux élections municipales en 2020 (à Aubervilliers, Pantin, Clichy-sous-Bois, Corbeil-Essonnes, Suresnes et Vert-Saint-Denis) soit sur des listes indépendantes, portées par des collectifs ou des associations, soit sur des listes de gauche ou de droite ouvertes à la société civile. Ces deux entretiens ont été réalisés en mars 2020.

 

On m’a proposé d’être sur une liste du Parti socialiste. En fait, moi je suis pour la ville et je m’en fiche un peu du parti parce que cela n’a pas grand impact à l’échelle locale ; je ne suis pas partisan d’un parti plus que d’un autre. Je suis partisan de la justice, de l’égalité et de la fraternité, donc finalement peu importe qui vous êtes, tant que vous faites les choses bien. J’ai accepté parce qu’ils avaient le meilleur programme, celui qui se rapprochait le plus de ce que je souhaite pour ma commune, pour ma ville, pour les habitants, et pour moi aussi. Car on ne va pas se mentir, si on se met sur une liste, c’est pour les autres mais c’est aussi pour soi, pour pouvoir être au courant de ce qui se passe dans la ville, et changer les choses peut-être. Les mairies prennent certaines décisions sans concertation avec les habitants. En tant qu’habitant, on subit, j’ai beaucoup subi et je n’ai plus envie de subir.

 

Qu’est-ce que tu trouves de bien dans leur programme ?

Ce que j’aime bien, c’est qu’ils sont dans un état d’esprit écologique, et ce n’est pas pour faire du bluff. Ils ont mis en place des choses qui font qu’on a envie de les suivre, davantage de services publics. Il y a une qualité de vie dans la ville, notamment grâce aux services publics et aux associations qui ont été soutenues. Dans la restauration scolaire ce sont encore des dames qui font à manger sur place contrairement à d’autres villes qui ont externalisé ça à des entreprises privées. Ici, les enfants ont des repas frais. Plein de trucs ont été faits au niveau des crèches, des écoles, des personnes âgées : aller à la rencontre des personnes âgées, mettre en place des navettes pour que les personnes qui ne peuvent plus conduire puissent se déplacer, pour ceux qui ont besoin d’aller faire des courses ou d’aller voir le médecin, etc. C’était le programme qui me parlait le plus parce qu’il était dans un esprit de fraternité et de bienveillance contrairement à l’opposant qui a un discours un peu rassemblement national sur la sécurité. Il était juste en train de pointer du doigt les jeunes, « c’est à cause des jeunes qu’il y a du bruit », « c’est à cause des jeunes qu’il y a ça », et c’est toujours les mêmes qui sont visés pour pouvoir arriver à leurs fins. Mais j’espère qu’on gagnera et que les gens ne tomberont pas justement dans le piège de la peur et de « c’est de la faute d’untel, c’est de la faute d’untel ».

 

Auras-tu une délégation ? Quels sont tes projets ?

Je serai élu à la jeunesse. J’ai plusieurs projets. Un projet autour de la mixité générationnelle : j’aimerais bien aller dans une maison de retraite avec des jeunes pour échanger avec des personnes âgées autour de plusieurs thèmes, une discussion libre même autour du ressenti de chacun. Ensuite, j’aimerais bien faire un projet culturel avec des quartiers aux États-Unis parce qu’on a les mêmes problématiques et j’aimerais bien comparer la France et les États-Unis, en termes d’éducation, d’emploi, d’insertion, de violences policières, de chômage, etc. On est un peu leurs petits frères à ce niveau-là. Chez eux, l’écart est creusé mais j’ai l’impression qu’on va y arriver. Les violences policières, ça me désole, c’est deux poids, deux mesures. Les insultes racistes, la violence montrent bien l’état d’esprit de la police française. Pour les policiers, on n’est pas français. Je suis né en France, je parle français, j’ai grandi en France, je suis totalement français et je suis même fier de l’être. On représente d’ailleurs souvent la France dans les milieux sportifs et le milieu de la musique dans le monde, mais voilà par contre quand on n’est pas une star, eh bien on n’est pas français. Il faudra trouver une solution, ça ne peut pas continuer. J’aimerais bien travailler sur cette question parce que je me dis qu’au bout d’un moment il faut instaurer un dialogue, il faut essayer de comprendre. Et attention, je ne dis pas que dans les cités c’est tous des anges, loin de là, mais voilà il y a un problème social. En fait, j’aimerais bien comprendre les problèmes des policiers, parce que je sais que les conditions de travail de la police sont difficiles, ils manquent parfois de moyens, il y a beaucoup d’heures supplémentaires qui ne sont pas payées, et tout ça entraîne de la frustration, du stress, de l’énervement, et en fait ils s’en prennent aux gens. Comprendre aussi les jeunes et faire un peu le médiateur entre les deux, et essayer de trouver des solutions.

 

Politique - message snap

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Message partagé sur le compte Snapchat d’un jeune de Paris 18e.