Les mots

Police

Barbès contre police

Atelier d'écriture
Extraits

Les jeunes témoignent de leur rapport à la police.

Jeune homme 1 : Est-ce que c’est normal que, quand tu rentres dans un commissariat, tu entendes des cris ? Le policier dit : « Tu veux que je te fasse la même chose ? » Est-ce que c’est normal ça ?

Jeune homme 2 : Ils baissent leur vitre, ils te gazent, ils accélèrent. Ils font des bruits de singe quand ils passent devant le square. Quand ils viennent, ils sont deux, trois, ils veulent contrôler, ils se font frapper et après ils viennent à plusieurs. La semaine dernière, ils étaient deux hommes et une femme. La femme se faisait insulter. Après, ils sont venus à je ne sais pas combien. Ils veulent vraiment contrôler tout le monde.

Jeune homme 3 : Moi, personnellement, les keufs du 18, j’ai parlé beaucoup de fois avec eux. Aucun problème !

Animateur jeunesse : C’est normal, tu travailles.

Jeune homme 4 : Parce que les jeunes dérapent s’ils ne travaillent pas. Par exemple, moi, je suis livreur de kebab.

Jeune homme 5 : Bien sûr qu’il y en a des bons.

Jeune homme 1 : Non, mais la police est la police.

Jeune homme 2 : Ils te font des trucs, tu ne comprends pas. La vie de ma mère, tu as envie de glisser.

Jeune homme 3 : Pas tous les policiers. Parce qu’on ne va pas se mentir, nous aussi, on le cherche un peu.

Jeune homme 2 : Il va faire de la provocation pour que toi tu répondes. La plupart du temps.

Animateur jeunesse : Après, tu ne tombes pas dans son jeu.

Jeune homme 1 : La dernière fois où je me suis fait contrôler, je ne sais même pas pourquoi. Le policier fouille dans mes poches, il n’a pas le droit. Il a le droit de te palper, pas de te fouiller.

Jeune homme 2 : Mais ils font tout le temps ça à Barbès. Ils mettent tout le temps la main dans les poches.

Jeune homme 4 : Si tu savais où ils mettent les mains, mon frère. Les poches c’est rien du tout.

Chercheur·e : Et vous les filles, qu’est-ce que vous en pensez ?

Jeune fille : Je ne me suis jamais fait fouiller.

Jeune homme 4 : C’est une femme.

 

L’un des jeunes passe ensuite une vidéo disponible sur les réseaux sociaux et qui illustre à ses yeux une dimension du quartier. La vidéo s’intitule « Barbès contre police ». Il explique les raisons de ce choix :

Jeune homme 2 : En fait, j’ai choisi ça car il y a la police et c’est une émeute contre la police. Et comme je suis contre la police, comme ils sont injustes…

Chercheur·e : Et c’était quand ?

Jeune homme 2 : Ça a commencé il y a bien longtemps. C’était partout dans les cités de France. Et des manifestations qui ont bien dérapé. Et quand j’ai vu cette vidéo, j’étais content parce que la police perdait pendant cette bagarre.