Les mots

Études

Foutre le feu à son lycée ?

Atelier d'écriture
Extraits

En 2018, des jeunes échangent, lors d’un atelier collectif, autour de ce qu’ils pensent de méthodes d’action employées dans le lycée professionnel voisin, Jean-Pierre Timbaud.

En 2018, alors que la mobilisation lycéenne contre Parcoursup est active à Aubervilliers, des jeunes échangent, lors d’un atelier collectif, autour de ce qu’ils pensent de méthodes d’action employées dans le lycée professionnel voisin, Jean-Pierre Timbaud.

- Les jeunes de Timbaud, ils ne réfléchissent pas trop…

- Timbaud, c’est un lycée pro, ils savent qu’ils n’ont pas un avenir si…

- Reluisant…

- Voilà !

- Mais non !

- Franchement c’est vrai !

- C’est abusé non ?

- Comment tu peux avoir le bac à passer à la fin de l’année et te dire « je vais foutre le feu à mon lycée » ? Comment ? C’est qu’il y a un truc qui a pété dedans.

- Moi quand je manifeste, je ne pense pas à mon bac, je pense juste à l’amélioration du niveau social.

- Mais tu ne fous pas le feu dans ton lycée quand même !

- Oui mais si je ne fous pas le feu, ce n’est pas parce que je passe le bac. C’est parce que j’aime mon lycée et que j’aime mes profs.

- Je suis d’accord avec toi.

- J’ai parlé à un mec de Timbaud et il avait participé au truc et il m’a dit : « Mais qu’est-ce que tu veux que je perde de plus ? » Sérieusement, il m’a dit, « Imaginons, j’ai mon bac à Timbaud, je vais aller chercher un emploi. Je vais aller postuler. Et je vais dire “Je viens de Timbaud” : mais qui va me calculer ? » Il me l’a dit, en mode, ce n’est pas un lycée sélectif, ce n’est pas un lycée prestigieux et tout. Franchement, la manière dont ils parlent de leur lycée, c’est chaud.

- Si tu brûles ton lycée, c’est que tu n’aimes pas ton lycée, que tu te sens mal dans ton lycée. C’est que tu te dis en fait « je m’en fous ».